Au cours des dernières semaines, des appels à l’intégration des soins de longue durée dans notre système public de santé se sont de nouveau fait entendre. Divers groupes d’intérêt militent pour une augmentation substantielle des dépenses publiques, l’établissement de normes nationales et une refonte majeure du système. Le chef d’un des principaux partis fédéraux a même suggéré de se débarrasser des établissements privés à but lucratif, les accusant d’être à l’origine des défaillances observées dans le secteur.
Cependant, avant de s’engager sur la voie de telles réformes, il serait sage de jeter un coup d’œil à ce qu’ont fait d’autres pays comparables pour surmonter les défis démographiques auxquels le Canada doit maintenant faire face. Par exemple, l’Allemagne, le Japon, les Pays-Bas ou la Suède ont intégré avec succès les soins de longue durée dans leur système de santé universel au fil des dernières décennies, tout en assurant sa viabilité financière à long terme. Il y a beaucoup de leçons à tirer de leur expérience.
D’abord, réglons le dossier immédiatement : aucun d’entre eux ne dépend entièrement d’un monopole gouvernemental pour la prestation de soins de longue durée aux personnes âgées. En effet, dans ces quatre pays, les entrepreneurs privés à but lucratif ont été appelés à jouer un rôle clé dans la fourniture de ces soins et ont montré qu’ils pouvaient répondre efficacement aux besoins et préférences variés des aînés.
Ensuite, le libre-choix de l’usager et la concurrence entre les fournisseurs ont également été encouragés par les décideurs politiques et ont contribué à améliorer la qualité des soins et l’efficacité avec laquelle ils sont fournis. Contrairement à la situation québécoise, les fournisseurs de soins de longue durée dans ces quatre pays ne sont pas assurés de fonctionner à pleine capacité, et la qualité est récompensée par le choix de l’usager.
En outre, ces pays ont opéré un virage majeur vers les soins à domicile au cours des dernières décennies. En Allemagne et au Pays-Bas, en particulier, un système de prestations en espèces a été mis en place afin de laisser plus de place aux patients pour choisir un fournisseur et organiser leurs propres soins infirmiers. Les aînés peuvent même embaucher des membres de leur famille ou des proches et payer les soins à domicile ou l’aide domestique avec l’allocation personnelle qu’ils perçoivent. Ces programmes ont apporté une autonomie accrue aux usagers et des solutions de soins mieux adaptées à leurs besoins et préférences. Ils se sont avérés plus économiques que les programmes gouvernementaux traditionnels, contribuant ainsi à atténuer l’impact du vieillissement de la population sur les dépenses de santé.
Cela ne veut pas dire que ces quatre pays sont à l’abri des défis posés par les changements démographiques. Mais ils ont répondu aux préoccupations croissantes concernant le vieillissement de leur population et la viabilité financière de leur système de santé en adoptant une approche décentralisée qui tire efficacement parti de la collaboration entre les secteurs public et privé. Le Québec aurait tout intérêt à s’inspirer de leur expérience.
Commentary
Et si on leur donnait le choix?
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Au cours des dernières semaines, des appels à l’intégration des soins de longue durée dans notre système public de santé se sont de nouveau fait entendre. Divers groupes d’intérêt militent pour une augmentation substantielle des dépenses publiques, l’établissement de normes nationales et une refonte majeure du système. Le chef d’un des principaux partis fédéraux a même suggéré de se débarrasser des établissements privés à but lucratif, les accusant d’être à l’origine des défaillances observées dans le secteur.
Cependant, avant de s’engager sur la voie de telles réformes, il serait sage de jeter un coup d’œil à ce qu’ont fait d’autres pays comparables pour surmonter les défis démographiques auxquels le Canada doit maintenant faire face. Par exemple, l’Allemagne, le Japon, les Pays-Bas ou la Suède ont intégré avec succès les soins de longue durée dans leur système de santé universel au fil des dernières décennies, tout en assurant sa viabilité financière à long terme. Il y a beaucoup de leçons à tirer de leur expérience.
D’abord, réglons le dossier immédiatement : aucun d’entre eux ne dépend entièrement d’un monopole gouvernemental pour la prestation de soins de longue durée aux personnes âgées. En effet, dans ces quatre pays, les entrepreneurs privés à but lucratif ont été appelés à jouer un rôle clé dans la fourniture de ces soins et ont montré qu’ils pouvaient répondre efficacement aux besoins et préférences variés des aînés.
Ensuite, le libre-choix de l’usager et la concurrence entre les fournisseurs ont également été encouragés par les décideurs politiques et ont contribué à améliorer la qualité des soins et l’efficacité avec laquelle ils sont fournis. Contrairement à la situation québécoise, les fournisseurs de soins de longue durée dans ces quatre pays ne sont pas assurés de fonctionner à pleine capacité, et la qualité est récompensée par le choix de l’usager.
En outre, ces pays ont opéré un virage majeur vers les soins à domicile au cours des dernières décennies. En Allemagne et au Pays-Bas, en particulier, un système de prestations en espèces a été mis en place afin de laisser plus de place aux patients pour choisir un fournisseur et organiser leurs propres soins infirmiers. Les aînés peuvent même embaucher des membres de leur famille ou des proches et payer les soins à domicile ou l’aide domestique avec l’allocation personnelle qu’ils perçoivent. Ces programmes ont apporté une autonomie accrue aux usagers et des solutions de soins mieux adaptées à leurs besoins et préférences. Ils se sont avérés plus économiques que les programmes gouvernementaux traditionnels, contribuant ainsi à atténuer l’impact du vieillissement de la population sur les dépenses de santé.
Cela ne veut pas dire que ces quatre pays sont à l’abri des défis posés par les changements démographiques. Mais ils ont répondu aux préoccupations croissantes concernant le vieillissement de leur population et la viabilité financière de leur système de santé en adoptant une approche décentralisée qui tire efficacement parti de la collaboration entre les secteurs public et privé. Le Québec aurait tout intérêt à s’inspirer de leur expérience.
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Yanick Labrie
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