Une nouvelle étude de l'Institut Fraser, publiée dans le cadre du XIIème Sommet de la Francophonie qui aura lieu dans la ville de Québec du 17 au 19 octobre, nous révèle que les pays de la Francophonie ont l'un des niveaux de liberté économique les plus faibles dans le monde.
La liberté économique dans la Francophonie (2008) nous permet de répondre d'une manière adéquate à deux préoccupations majeures de la Francophonie qui sont: d'une part, le développement économique et d'autre part, l'établissement d'un État de droit et d'un système démocratique. Ces préoccupations sont particulièrement importantes dans la mesure où vingt-neuf des trente-cinq pays inclus dans le rapport sont des pays en développement ayant un faible PIB par habitant et des indicateurs de développement décevants.
De nombreuses recherches empiriques ont démontré que la liberté économique est le moteur principal de la croissance économique. Elle réduit la pauvreté, augmente les autres libertés (comme la démocratie) et permet d'améliorer les indicateurs de développement. Dans ces conditions, le faible niveau de liberté économique de la majorité des pays de la Francophonie constitue un diagnostic décourageant pour leurs perspectives de développement. Les résultats du rapport nous incitent pourtant à l'optimisme dans la mesure où ces pays peuvent modifier leurs politiques actuelles et s'inspirer du succès de pays similaires.
Ils peuvent notamment suivre l'exemple de la République de Maurice qui se classe en quatrième position parmi les pays de la Francophonie et au quarante et unième rang mondial, devançant ainsi des pays industrialisés tels que la France et la Belgique. Ce niveau de liberté économique élevé a permis à la République de Maurice de se développer beaucoup plus rapidement que d'autres nations en développement et que certains pays développés ayant un faible niveau de liberté économique, tout en bénéficiant d'une grande liberté politique.
Ce scénario pourrait très bien se reproduire dans les pays de la Francophonie les moins développés s'ils mettent en place trois grandes réformes.
Premièrement, l'État de droit doit être renforcé afin de protéger le droit de propriété, d'encourager l'investissement et de réduire la corruption. Bien que cruciale pour la prospérité, l'amélioration du système juridique est une tâche complexe et de longue haleine.
Deuxièmement, les obstacles au commerce international devraient être supprimés. Les pays en développement ont tendance à avoir de plus petits marchés intérieurs et par conséquent, pourraient bénéficier de l'ouverture de leurs frontières.
Enfin les réglementations doivent être simplifiées afin d'encourager l'investissement et la création d'entreprise. Il faut notamment éliminer les obstacles réglementaires inutiles, réduire la corruption, et diminuer les coûts administratifs pour les entreprises.
Le problème est maintenant identifié, nous connaissons les réformes à entreprendre. Il faut désormais agir.
Commentary
Pourquoi les pays en développement de la Francophonie ont-ils besoin de plus de liberté économique ?
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Une nouvelle étude de l'Institut Fraser, publiée dans le cadre du XIIème Sommet de la Francophonie qui aura lieu dans la ville de Québec du 17 au 19 octobre, nous révèle que les pays de la Francophonie ont l'un des niveaux de liberté économique les plus faibles dans le monde.
La liberté économique dans la Francophonie (2008) nous permet de répondre d'une manière adéquate à deux préoccupations majeures de la Francophonie qui sont: d'une part, le développement économique et d'autre part, l'établissement d'un État de droit et d'un système démocratique. Ces préoccupations sont particulièrement importantes dans la mesure où vingt-neuf des trente-cinq pays inclus dans le rapport sont des pays en développement ayant un faible PIB par habitant et des indicateurs de développement décevants.
De nombreuses recherches empiriques ont démontré que la liberté économique est le moteur principal de la croissance économique. Elle réduit la pauvreté, augmente les autres libertés (comme la démocratie) et permet d'améliorer les indicateurs de développement. Dans ces conditions, le faible niveau de liberté économique de la majorité des pays de la Francophonie constitue un diagnostic décourageant pour leurs perspectives de développement. Les résultats du rapport nous incitent pourtant à l'optimisme dans la mesure où ces pays peuvent modifier leurs politiques actuelles et s'inspirer du succès de pays similaires.
Ils peuvent notamment suivre l'exemple de la République de Maurice qui se classe en quatrième position parmi les pays de la Francophonie et au quarante et unième rang mondial, devançant ainsi des pays industrialisés tels que la France et la Belgique. Ce niveau de liberté économique élevé a permis à la République de Maurice de se développer beaucoup plus rapidement que d'autres nations en développement et que certains pays développés ayant un faible niveau de liberté économique, tout en bénéficiant d'une grande liberté politique.
Ce scénario pourrait très bien se reproduire dans les pays de la Francophonie les moins développés s'ils mettent en place trois grandes réformes.
Premièrement, l'État de droit doit être renforcé afin de protéger le droit de propriété, d'encourager l'investissement et de réduire la corruption. Bien que cruciale pour la prospérité, l'amélioration du système juridique est une tâche complexe et de longue haleine.
Deuxièmement, les obstacles au commerce international devraient être supprimés. Les pays en développement ont tendance à avoir de plus petits marchés intérieurs et par conséquent, pourraient bénéficier de l'ouverture de leurs frontières.
Enfin les réglementations doivent être simplifiées afin d'encourager l'investissement et la création d'entreprise. Il faut notamment éliminer les obstacles réglementaires inutiles, réduire la corruption, et diminuer les coûts administratifs pour les entreprises.
Le problème est maintenant identifié, nous connaissons les réformes à entreprendre. Il faut désormais agir.
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Louis-Philippe Béland
Jean-François Minardi
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