L’édition 2016 du Bulletin des écoles secondaires du Québec vient de paraître et, comme à chaque année, il ne laisse personne indifférent. Si sa sortie publique est hautement attendue par de nombreux parents qui valorisent cet exercice, ce n’est pas le cas de certains syndicats enseignants qui s’empressent de le pourfendre.
Dans une lettre ouverte parue mercredi dernier dans Le Soleil, le président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé, Stéphane Lapointe, déplorait que le Bulletin des écoles secondaires « brosse un portrait partiel de notre système d’éducation, comme si la réussite se réduisait à la seule obtention de notes et de diplômes. »
Cette critique véhicule un message trompeur, et nous considérons important d’y apporter les nuances qui s’imposent.
D’abord, il importe de préciser que le Bulletin des écoles secondaires utilise les seules données objectives colligées de manière centralisée par le ministère de l’Éducation.
Bien que nous soyons certains que Monsieur Lapointe serait d'accord pour dire que l'acquisition de compétences et de connaissances mesurées lors des examens ministériels est fondamentale pour la formation d'un élève, nous convenons avec lui que le Bulletin devrait pouvoir faire rapport sur l'efficacité de chaque école dans d'autres aspects de l'éducation.
Malheureusement, de telles données n’existent pas à l’heure actuelle. Si d’autres mesures de la réussite des élèves étaient compilées à l’échelle du Québec, nous les utiliserions volontiers afin de bonifier le Bulletin.
Le milieu socioéconomique
Monsieur Lapointe déplore en outre que le Bulletin ne tienne pas compte des caractéristiques socioéconomiques familiales des élèves pour établir les comparaisons entre les écoles.
Or, la promesse du système public d’éducation québécois est justement celle d’offrir à tous les élèves la chance d’acquérir les compétences et les connaissances requises pour bien réussir et s’épanouir dans la vie. Même si des défis particuliers se posent dans certains milieux, les écoles devraient être en mesure d'assurer le succès de tous les élèves, pas seulement celui des enfants issus de familles bien nanties.
Les standards de réussite étant les mêmes pour tous dans le réseau de l’éducation, nous ne croyons pas que des jeunes fréquentant certaines écoles devraient avoir à supporter une étiquette de type « milieu défavorisé » qui les stigmatise davantage.
Plus important encore, le Bulletin montre année après année que l’amélioration de la performance est possible dans n’importe quelle école, qu’elle soit publique ou privée, indépendamment des caractéristiques personnelles et familiales des élèves.
La concurrence
Enfin, Monsieur Lapointe affirme que le Bulletin favorise une « concurrence malsaine », qui démobilise les élèves et le personnel des écoles qui se retrouvent en queue de peloton.
Certes, la constatation d’un piètre résultat peut parfois faire mal. Mais sans reconnaître les résultats décevants, comment l’amélioration est-elle possible ? Suggérer qu'une école se porte bien quand ce n’est pas le cas ne rend pas service aux élèves. Masquer les mauvaises performances tend à les perpétuer.
De nombreux enseignants nous disent que la compétition sportive et la participation à divers concours sont bénéfiques pour les élèves, en leur montrant la valeur de l’effort et de la pratique et en les aidant à offrir le meilleur d’eux-mêmes. Si une saine compétition comme celle-ci est bonne pour les élèves, pourquoi en serait-il autrement pour les enseignants et les directions d’écoles ?
Contrairement aux prétentions de Monsieur Lapointe, il s’agit d’une concurrence saine lorsque les écoles sont encouragées d’abord et avant tout à être les meilleures qu'elles puissent être. Cette course à l’amélioration est bénéfique pour l’ensemble du réseau d’éducation québécois.
Commentary
Le Bulletin des écoles secondaires sert bien le système d’éducation
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L’édition 2016 du Bulletin des écoles secondaires du Québec vient de paraître et, comme à chaque année, il ne laisse personne indifférent. Si sa sortie publique est hautement attendue par de nombreux parents qui valorisent cet exercice, ce n’est pas le cas de certains syndicats enseignants qui s’empressent de le pourfendre.
Dans une lettre ouverte parue mercredi dernier dans Le Soleil, le président de la Fédération du personnel de l’enseignement privé, Stéphane Lapointe, déplorait que le Bulletin des écoles secondaires « brosse un portrait partiel de notre système d’éducation, comme si la réussite se réduisait à la seule obtention de notes et de diplômes. »
Cette critique véhicule un message trompeur, et nous considérons important d’y apporter les nuances qui s’imposent.
D’abord, il importe de préciser que le Bulletin des écoles secondaires utilise les seules données objectives colligées de manière centralisée par le ministère de l’Éducation.
Bien que nous soyons certains que Monsieur Lapointe serait d'accord pour dire que l'acquisition de compétences et de connaissances mesurées lors des examens ministériels est fondamentale pour la formation d'un élève, nous convenons avec lui que le Bulletin devrait pouvoir faire rapport sur l'efficacité de chaque école dans d'autres aspects de l'éducation.
Malheureusement, de telles données n’existent pas à l’heure actuelle. Si d’autres mesures de la réussite des élèves étaient compilées à l’échelle du Québec, nous les utiliserions volontiers afin de bonifier le Bulletin.
Le milieu socioéconomique
Monsieur Lapointe déplore en outre que le Bulletin ne tienne pas compte des caractéristiques socioéconomiques familiales des élèves pour établir les comparaisons entre les écoles.
Or, la promesse du système public d’éducation québécois est justement celle d’offrir à tous les élèves la chance d’acquérir les compétences et les connaissances requises pour bien réussir et s’épanouir dans la vie. Même si des défis particuliers se posent dans certains milieux, les écoles devraient être en mesure d'assurer le succès de tous les élèves, pas seulement celui des enfants issus de familles bien nanties.
Les standards de réussite étant les mêmes pour tous dans le réseau de l’éducation, nous ne croyons pas que des jeunes fréquentant certaines écoles devraient avoir à supporter une étiquette de type « milieu défavorisé » qui les stigmatise davantage.
Plus important encore, le Bulletin montre année après année que l’amélioration de la performance est possible dans n’importe quelle école, qu’elle soit publique ou privée, indépendamment des caractéristiques personnelles et familiales des élèves.
La concurrence
Enfin, Monsieur Lapointe affirme que le Bulletin favorise une « concurrence malsaine », qui démobilise les élèves et le personnel des écoles qui se retrouvent en queue de peloton.
Certes, la constatation d’un piètre résultat peut parfois faire mal. Mais sans reconnaître les résultats décevants, comment l’amélioration est-elle possible ? Suggérer qu'une école se porte bien quand ce n’est pas le cas ne rend pas service aux élèves. Masquer les mauvaises performances tend à les perpétuer.
De nombreux enseignants nous disent que la compétition sportive et la participation à divers concours sont bénéfiques pour les élèves, en leur montrant la valeur de l’effort et de la pratique et en les aidant à offrir le meilleur d’eux-mêmes. Si une saine compétition comme celle-ci est bonne pour les élèves, pourquoi en serait-il autrement pour les enseignants et les directions d’écoles ?
Contrairement aux prétentions de Monsieur Lapointe, il s’agit d’une concurrence saine lorsque les écoles sont encouragées d’abord et avant tout à être les meilleures qu'elles puissent être. Cette course à l’amélioration est bénéfique pour l’ensemble du réseau d’éducation québécois.
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Yanick Labrie
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