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| EST. READ TIME 2 MIN.Le service de la dette du gouvernement du Québec accapare 11 cents de chaque dollar de recettes
Le gouvernement du Québec consacre plus de 11 cents de chaque dollar de recettes publiques aux paiements d’intérêts sur la dette, selon une nouvelle étude publiée aujourd’hui par l’Institut Fraser, un organisme canadien de recherche en politiques publiques indépendant et non partisan.
L’étude, intitulée The Cost of Government Debt in Canada, met en lumière la croissance des dettes publiques au Canada depuis la récession de 2008-2009 ainsi que les paiements d’intérêts sur ces dettes.
« Le Québec est la province canadienne la plus endettée, et les intérêts sur la dette réduisent les ressources disponibles pour les autres priorités des Québécois », souligne Sean Speer, coauteur de l’étude et directeur associé du Centre d’études fiscales de l’Institut Fraser.
La dette du Québec – la plus élevée au Canada – représente près de 50 % du PIB provincial (par rapport à 40,8 % en 2007-2008). La dette par habitant de la Belle Province est également la plus élevée au pays : chaque Québécois doit une part de 22 300 $ de la dette provinciale de 182 milliards de dollars.
C’est pourquoi, en 2013-2014, le gouvernement du Québec a consacré 10,6 milliards de dollars aux paiements d’intérêt sur la dette (soit 11 cents de chaque dollar de recettes publiques). À titre de comparaison, il avait recueilli un total de 6,3 milliards de dollars auprès des Québécois au titre des cotisations santé en 2013-2014.
« Chaque dollar de recettes consacré aux intérêts sur la dette est un dollar de moins pour les soins de santé, l’éducation, l’assistance sociale ou des réductions d’impôts. Si le gouvernement maintient ses habitudes de déficits chroniques et d’endettement croissant, les Québécois pourraient voir gaspiller une plus grande part des recettes publiques en paiements d’intérêts sur la dette », prévient M. Speer.
Enfin, la hausse des taux d’intérêt constitue une réelle menace pour les finances publiques du Québec en raison de son endettement important.
« Les administrations publiques canadiennes ont emprunté à des taux d’intérêt historiquement bas. Si les taux augmentent, il y aura augmentation du service de la dette. Or le Québec, qui est fortement endetté, est particulièrement vulnérable en cas de hausse des taux d’intérêt », conclut M. Speer.